LandArc a réalisé en 2020 et 2021 l'étude archéologique du bâti du logis seigneurial en pan de bois et du rempart en terre massive de Sainte-Christie-d'Armagnac. Menée dans le cadre d'un projet collectif de recherche, la mission préfigurait la restauration et la valorisation de ce patrimoine d'exception.
Le village de Sainte-Christie-d’Armagnac abrite de remarquables témoins de la construction en terre et en pan de bois du Moyen Âge et de la période moderne, dont une motte castrale, un logis seigneurial et un rempart en terre massive. Ce dernier s’élève aujourd’hui sur 7 mètres de hauteur et 20 m de longueur. Il constitue l’un des exemples de construction en terre les mieux conservés en France. L’ensemble patrimonial de Sainte-Christie-d’Armagnac a non seulement la vertu de raconter l’histoire d’une région et la manière de l’habiter, mais il résonne également avec les enjeux écologiques et climatiques qui incitent aujourd’hui à redécouvrir le matériau terre et ses multiples applications (pisé, torchis, bauge, adobe…).
L’étude du logis seigneurial en pan de bois et du rempart en terre massive a nécessité la participation de nombreux chercheurs autour de deux axes : l’étude des techniques de construction et le phasage chronologique du site. LandArc a ainsi coordonné une équipe pluridisciplinaire réunissant des historiens, des spécialistes des enduits peints, de l’architecture en terre, de la micromorphologie, de la dendrochronologie, de la xylologie et de l’archéologie du bâti. L’étude s’est notamment appuyée sur une modélisation 3D, un enregistrement archéologique des vestiges et une prospection infrarouge permettant de détecter les structures en pan de bois sous les enduits, de manière non destructive.
L’enceinte en terre est édifiée au XIVe siècle pour protéger la plateforme dite du « castet » où s’étend alors l’habitat villageois. Elle met en œuvre des assises en terre crue filantes et régulières, séparées entre elles par des lits de bruyère. L’absence de banchage permet d’attribuer cette construction à la technique de la bauge. Le rempart est ensuite rehaussé à la charnière entre le XVème et le XVIème siècle pour asseoir le dernier niveau d’un logis en pan de bois, édifié en appui contre lui. L’occupation villageoise glisse à ce moment-là vers la partie ouest du bourg, tandis que la plateforme du castet est investie par le seigneur. Son logis se caractérise par une architecture sur poteaux courts et sablières de chambrée sur solives débordantes, et la mise en œuvre d’un double registre de croix de Saint-André dans l’ossature secondaire. Il présente également un riche décor peint mis en œuvre sur ses murs et ses plafonds.
Relevé de la façade orientale du logis seigneurial.
Détection des structures en pan de bois grâce à une prospection infrarouge
Le site est formé de deux mottes castrales (XIe-XIVe siècles) situées dans un parcellaire totalement préservé en plein cœur du village. LandArc conçoit un programme conciliant chantier archéologique et création d’un jardin public à thème.
Lors du réaménagement de la Pyramide et de l’exposition permanente sur le Louvre médiéval, LandArc a réalisé une étude documentaire des différentes fouilles archéologiques initiées dans le cadre du projet Grand Louvre (1983-1993).
A la demande du Parc Naturel Régional du Vexin Français, LandArc réalise la valorisation in situ d’une coupe stratigraphique de la «Chaussée Jules César», voie romaine reliant Paris à Rouen.