Dans le cadre de la valorisation des cimetières américains de la Première et de la Seconde guerre mondiale, LandArc conçoit l’aménagement de la Visitor’s Room du cimetière de Henri-Chapelle, en Belgique. Mise en œuvre en janvier 2022, cette valorisation s’appuie sur des recherches historiques et stylistiques et restitue l’aménagement des années 50-60, pensé par les architectes Holabird, Root & Burgee.
Depuis 2016, LandArc est missionné par l’ABMC (American Battle Monuments Commission) pour contribuer à la valorisation des cimetières américains de la Première et de la Seconde Guerre mondiale à travers le monde. Si la vocation commémorative de ces sites demeure essentielle, il faut également leur reconnaître aujourd’hui une fonction de médiation historique témoignant des grands conflits du XXe siècle. Conçus dans les années 1920 et 1950, ces cimetières témoignent d’une architecture caractéristique de ces périodes et d’un véritable « style commémoratif » américain. Ainsi les Visitor’s Rooms qui, à l’origine, avaient pour vocation d’accueillir les familles de soldats dans l’enceinte des cimetières, ont peu à peu acquis une dimension de monument historique impliquant la mise en œuvre de mesures de conservation et de valorisation du patrimoine. Celles-ci constituent également des hauts lieux de la diplomatie américaine et sont parfois amenées à recevoir des membres du gouvernement ou le président lui-même.
Suite à une mission d’inventaire et de recherches historiques sur l’architecture et le mobilier des cimetières de WWI et WWII, LandArc s’est vu confier en 2021 la valorisation de la Visitor’s Room du cimetière américain de Henri Chapelle, situé en Belgique.
Cette salle de 70 m2, bâtie au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, avait depuis plusieurs années perdu toute fonction d’accueil ou de médiation, et ne conservait de son aménagement d’origine qu’un pied de lampe et quelques cartes fixées aux murs et sur des pupitres. L’objectif du projet de valorisation était de restaurer les fonctions de la Visitor’s Room selon l’esprit insufflé par les architectes américains Holabird, Root & Burgee dans les années 50 et 60.
Le dépouillement d’archives conservées au cimetière de Henri Chapelle et à la NARA (National Archives and Records Administration, College Park, Maryland, USA) montre que chaque élément participait d’une architecture globale, depuis le dessin du bâtiment jusqu’au choix du tapis ou des poignées de porte. La correspondance entre les architectes Holabird, Root & Burgee, leurs plans, ainsi que l’existence de coupures de matériaux et de photos anciennes révèlent la composition et l’ordonnancement des meubles de la Visitor’s Room et le nom de leurs célèbres designers : Florence Knoll, Eero Saarinen ou encore Morris Singer Co..
Fort de ces données historiques, le projet d’aménagement de la Visitor’s Room s’est attaché à restituer la configuration d’origine de la salle, tout en l’adaptant aux besoins actuels de l’ABMC en matière de médiation historique. Les meubles ont été choisis selon leur pertinence historique (design, matériau), leur fonction et leur capacité à résister dans un espace recevant du public. L’ilot central, comprend à présent des fauteuils et un canapé dessinés par Kho Liang Ie chez Artifort dans les années 60, ainsi qu’une table basse Knoll en marbre noir et acier. Un bureau du même designer est installé dans l’angle sud-est de la pièce et reçoit le Visitor’s Register historique. Celui-ci est éclairé par une lampe en marbre designée par T.H. Robsjohn-Gibbing (Widdicomb Furniture company) dans les années 50, pour laquelle un abat-jour a été réalisé selon le dessin d’origine.
La restauration de l’aménagement de la Visitor’s Room contribue aujourd’hui au rayonnement historique du cimetière de Henri Chapelle et à la valorisation de ses attributs mémoriels.